Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 La politisation de la lutte est indispensable ; elle est d'ailleurs dictée par l'extrême violence de la politique gouvernementale elle-même. Dans un contexte où le gouvernement ouvre des offensives majeures sur tous les fronts (Code du travail, logement, assurance chômage, éducation, retraites, fonction publique, etc.), il serait absurde et vain de cantonner le mouvement ouvrier à une succession de luttes défensives, secteur par secteur, « dossier » par « dossier ». Dans la mesure où les attaques du gouvernement visent toutes les catégories de la population (à l'exception des plus riches), il est évident qu'on doit tenter de mobiliser l'ensemble des salariés, la jeunesse, les chômeurs et les retraités dans une lutte commune, unitaire, contre toute la politique du gouvernement. Le pas suivant, c'est la lutte de masse pour un programme et un gouvernement de gauche qui se proposent de rompre avec l'austérité. Telle était la signification du 23 septembre.

Le gouvernement Macron annonce toute une série de contre-réformes, qu'il a l'intention de mettre en œuvre rapidement. Au fond, c'est une déclaration de guerre à la jeunesse et au mouvement ouvrier. Elle découle de la crise spécifique du capitalisme français, qui ne permet plus à la bourgeoisie de retenir ses coups. Il nous faut donc organiser une riposte massive contre l'ensemble de la politique gouvernementale – et non seulement contre la loi Travail. Une telle riposte est-elle possible ? La jeunesse et les travailleurs y sont-ils prêts ? On ne pourra le vérifier que dans la lutte elle-même, mais on dispose déjà d'un certain nombre d'indications positives : l'effondrement de Macron dans les sondages et le succès de la manifestation du 23 septembre, par exemple. A cela s'ajoute l'expérience de 2016, qui a souligné la combativité et la radicalisation des jeunes et des salariés (manifestations massives, grèves reconductibles, Nuits Debout). Enfin, les 20 % de voix pour Mélenchon, à la présidentielle, exprimaient le même processus de radicalisation.

Comment organiser cette riposte générale contre la politique du gouvernement ? Et quelles formes doit-elle prendre ? Ici, on doit s'appuyer sur l'expérience des deux grandes luttes de ces dernières années (en 2010 et 2016), qui se sont heurtées à l'inefficacité des « journées d'action » – lesquelles, dans les faits, ne sont pas de véritables grèves générales de 24 heures, mais de simples manifestations. La bourgeoisie et ses politiciens ne redoutent pas ces journées d'action, même lorsqu'elles sont massives. Ils ne reculeront que face au développement d'un mouvement de grève reconductible embrassant un nombre croissant de secteurs de l'économie. Cela peut commencer par une véritable grève générale de 24 heures, organisée comme telle, avec une préparation minutieuse, une mobilisation systématique et des AG dans les entreprises. Puis, suivant le résultat de cette grève générale de 24 heures, on pourrait évaluer si une grève reconductible est envisageable, dans quels secteurs de la classe ouvrière, etc.

 Il faut articuler de façon consciente, concertée, planifiée, les capacités de mobilisations des syndicats, dans les entreprises, à la lutte politique de masse contre la politique du gouvernement Macron, pour son renversement et pour l'élection d'un gouvernement de la « gauche radicale ». Encore une fois, nous ne disons pas que c'est forcément possible à court terme ; cela ne peut se vérifier que dans l'action. Nous disons que c'est la perspective qui devrait être défendue et à laquelle devraient travailler les syndicats, la France insoumise, le PCF et toutes les forces de gauche qui veulent bien s'y impliquer. Et ce qui est certain, c'est que cette stratégie offensive susciterait beaucoup plus d'enthousiasme, dans la population, que les rituelles « journées d'action » dont tout le monde sait d'avance qu'elles ne feront pas reculer le gouvernement d'un millimètre.

Il est inutile de chercher à fuir la politique en se réfugiant sur les hauteurs éthérées de « l'indépendance syndicale ». C'est une fiction, un leurre et, bien souvent, une pure et simple hypocrisie. Le gouvernement Macron a déclaré une guerre sociale à notre classe. C'est une lutte à mort. Soit il détruira des décennies de conquêtes sociales du mouvement ouvrier, soit nous l'en empêcherons et, dans la foulée, nous porterons au pouvoir un gouvernement de la « gauche radicale ».

Pour aller plus loin...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :